Recul d 'activité prononcée depuis le confinement le BTP doit reprendre sa place, la Farnce manque cruellement de logements neufs. La part belle à la rénovation énergétique ne peut eclipser les enjeux sociaux et économiques par suite
En France, nous avons un patrimoine à la fois récent et vieux en même temps. La reconstruction après la seconde guerre mondiale fit un renouvellement total dans les régions sinistrées. Si les bâtiments anciens avaient la côte, pour leurs murs en pierre, leurs charpentes robustes en chène, du genre Cathédrale Notre Dame de Paris, force est de constater que la modernisation de ces logements ne vaut pas les constructions BBC d'aujourd'hui.
Oui les anciennes maisons ont un cachet, elles sont fraîches l'été mais les combles, les greniers génèrent des pertes de chaleur considérable. Autre phénomène découvert à la faveur de l'isolation thermique, les travaux d isolation thermique que nous entreprendrons ne sont pas la panacée à la recherche du confort véritable.
Tout d'abord, les cloisons (si elles existent) ne sont pas isolées ou si peu avec une feuille de polystyrène expansée d'une épaisseur ne dépassant pas 2 centimètres. De plus ces cloisons en briques plâtrières sont posées sur le plancher sans phaltex ou autre isolant . L isolation sur ce genre de matériaux aboutit à une amplification sonore par les matériaux anciens camouflés sous l'isolation.
Ceci n'est qu'un exemple qui d'ailleurs ne fait pas "grand bruit" dans les conseils des professionnels. Autrement dit la restauration ne fera pas du neuf avec du vieux et tous comptes faits sauf à faire la course aux subventions et aides défiscalisantes.
Par ailleurs, pour compléter le tableau, la mise aux normes est à la hauteur de l'état d'ancienneté, électricité, plomb, amiante sans parler des champignons mérule, des insectes ravageurs et autres congénères ennemies des belles bâtisses.
Mesure phare, en bonne place dans les conventions citoyennes en faveur du climat, accompagné des incitations fiscales, renforcent largement ces bonnes intentions.
L'état des lieux plaide pour cette solution. Voyons les fuites de chaleur enregistrées :
Voilà ce qui attend un propriétaire convaincu que le plan RT 2012, n'est déjà plus d'actualité. La performance énergétique, l' isolation des combles, des combles perdus , l' isolation de la toiture, la rénovation énergétique , isoler les murs chasse les gaspillages des déperditions de chaleur.
Mais le chauffage malgré tout est un budget . Il faut savoir que l'énergie consommée en Europe pour chauffer ou rafraichir est consacrée pour au moins 50% par les bâtiments .
La réglementation thermique évolue très vite , les coûts sont de plus en plus élevés, les conditions d'obtention des primes et subventions peuvent changer d'un semestre à l'autre. (exemple pour changer les fenêtres !).
Se concentrer sur l'isolation des enveloppes des logements ne traite pas les sujets latents, la pollution dans les logements par les matériaux, colles et autres solvants disséminés dans les cloisons. Les équipements électroménagers, les appareils électroniques représentent un budget qui font le lien étroit avec le confort.
Le confinement vient de faire prendre conscience de toutes ces données . L'isolation des logements entraîne de facto l'installation de la climatisation devenu indispensable. L'expérience n'est plus à faire en hiver le coût du chauffage est réduit à la plus simple expression, certes. A la belle saison, le chauffage solaire s'invite par les portes et fenêtres ouvertes et s'installe durablement vu que la maison est bien isolée.
Le crédit d impôt appuyé par la prime énergie, mises en place, encourage les transformations, sans nul doute, mais comme pour les avantages fiscaux Pinel par exemple, le coût des travaux s'envole au bénéfice des professionnels très sollicités.
L efficacité énergétique accentue la performance thermique de votre logement et incite à focaliser ses efforts et ses dépenses sur l'enveloppe du logement. Quand parlera t on de la décarbonation de la chaleur produite ou du froid d'ailleurs en termes de gestion de la planète et du climat.
Le confinement rebat les cartes des méthodes de gestion des locaux, de la proximité du logement par rapport à l'entreprise, le télétravail, les centres sociaux et culturels à repositionner, autant de questions se font jour.
Nous venons de voir , les difficultés pour atteindre la perfection dans le domaine rationnel de l'isolation. Le bâtiment innove chaque jour ou presque. Depuis l'époque (les années 1970) avec l'émergence des "barres "de bâtiments collectifs, nous nous sommes rendus à l'évidence que la déconstruction et reconstruction est bénéfique. Il est quasi impossible d'apporter des modifications qui satisfassent autant.
La progression démographique, les loyers sont inabordables en centre ville faute de trouver une offre suffisante pour répondre à la demande. Il y a un problème fondamental en France, il n'y a pas assez de logements construits chaque année, avec à peine 400.000 logements nouveaux .
On recense 4 millions de mal logés dans notre pays. sauf modification des comportements, la concentration dans les villes renforce encore le déséquilibre . La gentification laisse la place à des concentrations synonymes de tension.
Les mises en chantier ont fondu pendant le confinement, le nombre de permis de construire a suivi le même chemin, avec une baisse de 24% en juin 2020.
Si le leitmotiv reste le "en même temps" alors les travaux de performance énergétique ne doivent pas ralentir la relance de la construction de logements neufs en France.
La relance doit passer par une remise en cause de la réglementation en matière de gestion administrative des projets de construction. Il est inimaginable de voir des dossiers de projets qui passent de bureau en bureau plus d'un an avant de voir la procédure aboutir .
La digitalisation devrait venir à bout des dossiers volumineux , qui donne l'impression d'une importance démesurée voire insurmontable. Le problème du foncier gèle beaucoup de projets, les études sont d'autant plus compliquées que la réglementation ne simplifie pas les recours et autres retardements.
La construction de logements neufs confortables aux normes dernier cri, spacieux, conformes la consommation dite autosuffisante, favoriserait la réimplantation des populations en rapprochant les acteurs économiques dans un environnement paysagé.
La priorité donnée aux logements intermédiaires et aux logements sociaux qui permettrait à la majorité de la population d'en profiter .
Ces logements intermédiaires n'ont pas la côte alors qu'il représente un dispositif favorable à la population de la classe moyenne.
Quand le bâtiment va tout va ! alors la croissance dépend de la relance ! L'année 2021 reste la dernière ligne droite avant que les politiques se concentrent sur leur ambitions électorales loin de la préoccupation des français.
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