La Caisse Nationale du Credit Agricole, un organe de contrôle qui vient naturellement chapeauter l'ensemble de la Banque Verte. Sa création date de 1920, date à laquelle l'état termine l'étage supérieur de l'édifice . Il faut dire que le Credit Agricole est le canal privilégié utilisé pour distribuer les aides à l'agriculture laissée pour compte à l'époque de jules Meline.Caisse Nationale de Credit Agricole, CNCA, la Fédération du Crédit Agricole, FNCA.
On peut s'étonner d'autant d'originalité dans la construction du Credit Agricole ! ..constitué .à partir de la petite exploitation agricole .. fermiers ou au mieux métayers, Ils étaient surveillés contrôlés par les propriétaires terriens issus de la bourgeoisie .
Ces "braves qui ne savaient signés leur nom" consacraient leur vie pour subvenir à leur famille. ils payaient leur fermage essentiellement en denrées, ils approvisionnaient leurs maîtres en viande , en volailles, fournissaient les oeufs, le bois de chauffage etc....des obligations contraires au droit de l'homme se pratiquaient.... les nobles étaient souvent premier magistrat de la commune , ils pouvaient "convaincre" les pauvres bougres de fournir des soldats à la nation en "augmentant" la famille !!! (anecdote de généalogie).
Aujourd 'hui...ce pseudoservage pour ainsi dire, a été bel et bien aboli par ce Mr Jules Meline Ministre de l'agriculture . Sa prouesse est a comparer à l'oeuvre de jules Ferry pour la scolarisation , ni plus ni moins !
Alors que les propriétaires terriens, (bailleurs) jusqu'en 1966, disposaient d'un droit aujourd'hui exorbitant, ils étaient informés que leur fermier avait sollicité un crédit ? parce que le droit rural en effet prévoyait que le propriétaire devait abandonné son privilège de bailleur au profit du Crédit Agricole, en cas d'accord de crédit?
Alors que Jules Meline décide de faire confiance à une personne qui dit "ne savoir signé son nom" ! relève de la gageüre !
Il a fallu beaucoup de courage et d'abnégation pour propulser notre agriculture... même si tout n'est pas parfait encore aujourd'hui. Le salon de l'agriculture est l'occasion d'exposer les désaccords.
L'institution du Crédit agricole crée par la base , est un modèle du genre, anti capitaliste au demeurant...Pour mémoire, un emprunteur est l'équivalent d'un actionnaire dans la finance ! mais ici il est sociétaire, à parité puisqu'un homme est égal à une voix ! (1884 la première caisse locale gérée par les emprunteurs... original Non ? )
Les Caisses Régionales de credit agricole s'imposent en toute logique, la base fonctionne, la construction de Caisses Régionales à forme coopérative n'appellent pas de commentaire ! (1900).
Ce qu'il faut souligner, ici c'est que Le crédit Agricole est né des œuvres de la République et fidèle à ses engagements. De cette sagesse l'institution va connaître un grand essor !! à tel point que les riches propriétaires ruraux vont faire de la résistance en s'investissant dans les conseils d administrations du Credit Agricole pour être informés de l'intérieur de l'activité de leurs fermiers ! (!)
1920, la loi du 5 Août sera décisive, le modèle fonctionne il est même copié ou imité outre Rhin, l'Etat dote l'ensemble du Crédit Agricole d'un organe Public : l'office national du credit agricole directement relié au ministère de l'agriculture. Le rôle était important faire la péréquation entre les régions, l'entraide financière d'une caisse à l'autre !...du jamais vu !
1926 L'office prend le nom de Caisse Nationale du Crédit agricole, la pyramide est achévée. soulignons ici une petite originalité, la CNCA est un etablissement Public, alors les CR et Cl sont privées...
La crise de 1930 sera amorti par ce dispositif à point nommé... en 1935, un fonds commun de garantie des dépôts est crée. Le Crédit Agricole apportera à titre d'escompte les fonds nécessaires pour garantir les stocks de blés, d'une part, et de couvrir les emblavures d'autre part.
Le Crédit agricole participe activement et financièrement à l'électrification des campagnes, il est autorisé à financer les artisans ruraux qui concourent à l'activité agricole directe.
les mécanismes sont en marche, le paiement par chèque est instauré (loi de 1935) loi qui d'ailleurs n'a pas ou peu été amendée ...(si ce n'est la gestion des chèques sans provision).
Le Credit Agricole se verra confié bien d'autres missions, 1939-1945 collecte de fonds au travers des bons à 5 ans au porteur, seule solution efficace pour mobiliser l'épargne thésaurisée. Mission impossible pourrait on intituler ce passage de l'histoire. Comment mobiliser les capitaux qui sont dissimulés sous les piles de draps ?
Trouver les arguments qui rassurent (un peu comme le cas de la Caisse d'épargne), mais en plus qui n'ébruitent pas "les bonnes actions" des épargnants "héros malgré eux". En effet, la campagne a été le théatre de traumatismes de toute parts. Aussi il fallait coûte que coûte reconstruire la confiance mutuelle. La confidentialité acquise revenait à préserver "l'ANONYMAT" du souscripteur. D'ailleurs le bon à 5 ans pris le nom commercial "bon anonyme". Ce fut un succès qui se propagea au delà de la sphère rurale.
il Faut attendre 1948, pour qu'une idée commune germe au sein des caisses régionales. Il s'agit d'ébaucher des stratégies de groupe et c'est sous la forme d'association loi 1901, que la Fédération du Crédit Agricole voit le jour. Cette association parlera d'une même voix auprès de la CNCA organe sous tutelle de l'état. Le rôle est encore renforcée depuis que la CNCA devenue une société par Actions Simplifiées. la représentation collective de l'ensemble Crédit Agticole s'est donc imposé.
La FNCA s'est diversifiée en diverses branches, commissions et réunions pleinières, rôle de défense collective, bien sûr, de formation des personnels, de mobilité entre les régions, nous fait dire aujourd'hui, que le Crédit Agricole longtemps appelé "syndicat agricole" dans les campagnes, avait une notion bien trempée de la défense des idées forces, d'une part, mais aussi des résistances rencontrées et pas des moindres, dans un monde financier, d'autre part!
Le modèle du Crédit Agricole reste une enigme pour nos voisins, le sociétariat qui côtoie l'actionnariat, qui édite des règles favorables aux emprunteurs, mais qui ne déçoit pas les épargnants, et enfin obtenir des administrateurs le plus souvent propriétaires terriens, d'accepter le bien fondé de voir le monde agricole s'émanciper.
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