Le professeur d'économie ne partage pas les recommandations du HCSF, les professionnels de l'immobilier pointent du doigt les stigmatisations, le crédit immobilier en France n'est pas délocalisable ! comment réaliser la relance ?
Nous avons pris connaissance des chiffres publiés pour octobre 2020, après le mois de septembre.
Le gouverneur de la banque de France s'appuie sur le volume développé en progression de 5,3% en Août , puis 5,4% en septembre et 5,5% en octobre pour déclarer sa satisfaction .
De cette manière quand le bâtiment va !
En réalité, la chute de l'immobilier était de 42% (Mars, avril, Mai) à la sortie du premier confinement. Inutile de poser un problème d'école primaire sur deux trains qui partent à des heures différentes et de chercher qui rattrapera l'autre .
Autrement dit, les volumes auraient dû progresser de : 42 /3 = 14% par mois . En effet, si la vitesse de croisière était de 14%, par mois au printemps, on pourrait conclure qu'à partir de juillet 2020, les mois d'été n'ont fait que 16,2% de progression (Août-seotembre-octobre) ce qui neutralise (seulement) le mois de novembre "confiné" en chute de 15%.
La banque de France publiait son bilan fin de l'année 2019, pour afficher le record des réalisations de crédits immobiliers. L'encours des crédits avait progressé de 6.8% portant le chiffre des nouveaux crédits immobiliers à 258 milliards d'euros. En définitive 2020 en toute hypothèse aurait pu suivre la même courbe soit 258 / 12 = 21.50 milliards d'euros par mois.
La banque de France déclare avoir atteint 23.4 milliards en octobre et 22 milliards en septembre !!
Force est de constater que le rattrapage n'est qu'à la vitesse normalisée du crédit immobilier en France. Mieux nous pourrions dire que le premier confinement qui affiche une chute 41% s'analyse ainsi : 258 milliards global en 2019 multiplié par 41% équivaut à 105,78 milliards de retard.
Il y a fort à parier que l'année 2020, bouclera à mi chemin du record 2019, soit une évaluation en terme de réalisations comparables à hauteur de 120 milliards .
Le coup de frein du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière), appelé recommandations du HCSF, durcissement des conditions, retentit en écho avec le confinement. Il est indéniable qu'un goulot d'étranglement sur le marché immobilier, à l'entrée des banques se traduise dans les chiffres d'exploitation du crédit immobilier distribué.
Supprimer les primo accédants qui ne peuvent présenter un apport personnel, les demandeurs de crédit sollicitant un prêt supérieur à 25 ans, les budgets atypiques qui ont bien suffisamment pour vivre après remboursement des crédits, ensemble justifient les chutes constatées.
Le confinement ne fait que retarder la vitesse de croisière de l'économie du pays, notamment dans le domaine du crédit qui n'est pas délocalisable.
M Mouillart Michel professeur d 'économie évoquait la crise sanitaire comme un phénomène aggravant de l'économie du pays. Il pointait le manque de logements avec un corollaire par effet de domino, en parlant des déficits d'emplois qui découlent directement du manque de logements.
En toute logique, la construction de logements est un cercle vertueux, un plus de travail, avec plus de logements, moins d'exclusion des sans logis, des emplois créés, ce qui favorise la cohésion sociale et combat la précarité.
Par conséquent, pas de logements sur place, des trajets travail- domicile plus long de transport, ajoutés au problème de recrutement pour l'entreprise qui se développe à cet endroit, sera le fardeau de la pénurie.
Il est difficilement défendable de limiter la durée du crédit à 25 ans, et à plus forte raison pour les primo accédants. L'âge de l'emprunteur estimé en fin du prêt immobilier serait à l'évidence plus judicieux.
A ce propos, les décisions prises pour limiter la durée du crédit va à l'encontre de l'observation de la durée moyenne des remboursements des crédits en France. En effet, les statistiques montrent que la plupart des crédits immobiliers n'atteignent pas 10 ans. Ils sont remboursés par anticipation. Les raisons sont multiples, changement de domicile, pour cause de divorce, de mutation, et autres.
En revanche, le marché immobilier se porte bien, les notaires font remarquer que les prix de l immobilier s'ils fléchissent, pour autant la baisse des prix n'entrave pas la hausse annuelle qui restera largement positive. La baisse des taux à nouveau , rapproche les taux d'intérêts au plus bas déjà observé.
Le Crédit logement/CSA dans son observatoire à publié dans son journal mensuel jeudi dernier, que les taux pratiqués lors de la prise en garantie des dossiers de caution évoluaient en baisse de 1.,21% à 1.,20% d'un mois sur l'autre.
Les projets de rénovation énergétiques produiront leurs effets en volume de crédit sans nul doute. Le plan de relance , la politique du logement , les aides fiscales, les aides de l' Etat relancent l' activité immobilière.
La prorogation des lois défiscalisantes PINEL en priorité, redonne un élan à la location et aux investissements locatifs. Les conditions de défiscalisations seront moins avantageuses à compter de 2023, de sorte à faciliter la soustraction de ce soutien de manière progressive, "en sifflet " pour parler le jargon.
Seulement, attendre la relance du côté du parc immobilier privé n'exprime pas clairement la volonté du gouvernement de voir évoluer cette pénurie du logement rapidement.
Vouloir limiter la distribution du crédit au seul prétexte d'un surendettement consécutif au COVID ne peut suffire aux yeux du professeur en économie.
En restreignant les possibilités d'accès au financement de leur logement les primo accédants voient passer une période faste où les taux de crédit n'ont jamais été aussi bas, d'une part, de pouvoir payer une mensualité de crédit immobilier comparable à un loyer dans un logement de même qualité est rageant, d'autre part.
Les ménages les plus modestes ont un mode de vie qui différent de la sacro sainte règle du tiers des revenus consacrés au remboursement du prêt immobilier. L'année 2019, fut une année record, alors que la Banque de France se félicitait alors du nombre de ménages surendettés en recul sensible .
En même temps par ces recommandations unilatérales le HCSF prive du même coup 120 à 130.000 ménages primo accédants de cette évolution de l'ascenseur social, "posséder sa maison avant 30 ans" . Cette population n'aura désormais accès à la réalisation de leur projet bien plus tard, impactant lourdement le terme du prêt immobilier, à la veille de la retraite.
Comme le souligne Michel Mouillart, le coeur de cible des restrictions du HCSF est constitué essentiellement des ménages primo accédants sans apport personnel.
L'origine du PTZ avait à l'origine un but non dissimulé de "remplacer" l'apport personnel.
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