Le Crédit immobilier conditionne mécaniquement l'évolution du marché immobilier en France, la moindre intervention d'un institutionnel suffit à provoquer des répercussions.
L' année 2020, n'entrera pas dans les annales par la grande porte ? sauf pour un fait hors planète ?
De mémoire l'intervention du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière), en décembre 2019, (craignant un surendettement prévisible du fait d'une conjonction de facteurs économiques entrés dans la course à la concurrence entre banques), a pris une décision radicale comparable au confinement sanitaire, avant qu'il n'existât.
En effet, le rôle du HCSF vient à point nommé rétablir des paramètres qui déviraient de leur trajectoire sans son intervention. Cela n'est plus à prouver.
Inévitablement la politique de la distribution du crédit s'en est "immédiatement ressenti" . D'aucuns s'interrogeaient que les banques aient appliqué cette "recommandation du HCSF à la lettre". Toujours est il que l' observatoire du crédit logement CSA rapporte une vérité qui ne regarde que les mois de janvier et février 2020, à savoir : La baisse de l'activité des crédits qui a chuté de 6.6% en nombre de prêts accordés.
Pourtant, cette baisse immédiate interpelle. Il s'agissait de dossiers de crédit déjà "dans les tuyaux" au début de 2020., ce qui sous entend, par conséquent, que le coup de frein est plus que brutal ! en réponse au durcissement des conditions d'obtention des prêts immobiliers.
Ainsi donc le HCSF avant COVID influence déjà, la remontée des taux dans un premier temps...mécaniquement, puisque la demande reste forte et contrariée par le manque d'empressement des banques".
Bien sûr le pire à venir n'est jamais certain dit on ? mais personne ne peut prétendre non plus, sans se référer à la "boule de cristal", d' écrire l'histoire du crédit en France.
La suite, sous le "coup du stop" à toutes activités "consignées sanitaires" est conjoncturelle ou structurelle ?. Ainsi la chute de l'activité du marché du crédit s'enfoncera t elle à 42% puisque mise à l'arrêt pendant les mois de mars à mai 2020.
Indubitablement ce premier trimestre 2020 ne peut être comparé à nul autre, cette rupture ne ressemble en rien à 2008 . Une crise économique entraine des conséquences maintenant bien connues.
La Banque de France en avril dernier projette l'ampleur d'une crise qu'elle qualifie " d'inconnue" mais plus forte et plus violente que le choc économique de 1945.
En revanche une crise sanitaire dans une économie moderne, développe des rebonds aussi rapides qu'inattendus en lien direct ici avec la "courbe du thermomètre médical", pour ainsi dire. La reprise de l'activité des crédits en juin et juillet sont là pour le vérifier. Le recul de juin à septembre est resté accroché à une baisse de 7.7% selon le CSA.
La production du réseau bancaire depuis la fin 2019, début 2020, affiche un glissement de moins 20% à fin Août 2020. Dans cette affaire la variation des taux d' intérêt n'a pas ou peu d'importance. On peut noter que les taux du mois d' août s'établissaient à 1.24% pour rejoindre en septembre 1.23% .
Michel Mouillart responsable de la publication CSA , commente cette crise en pointant la baisse des taux depuis juillet, mais que celle ci reste inefficace contre le ralentissement des demandes de crédits "acceptés" .
En effet, les conditions pour obtenir un crédit immobilier , n'est pas seulement un taux de crédit , il faut concilier l' apport personnel censé couvrir les frais de dossier et de garantie voire les frais de notaire également. La baisse du marché s'ligne sur la baisse des projets immobiliers aussi. Toujours d'après le CSA le marché de l' immobilier neuf a chuté de 15.6%, malgré le rebond de juin, qui soit dit en passant reflétait davantage le rattrapage des dossiers en cours, rien d'autre.
Précisons enfin que la durée des crédits qui étaient passés de 20 ans à 25 ans se replient à peine 19 ans, précisément à 227 mois alors que le HCSF préconise une durée de 25 ans au maximum.
Indépendamment des consignes données le marche de l'immobilier s'affiche en baisse, les crédits immobiliers en nombre sont nettement inférieurs à 2019, les primo accédants sont quasi exclus pour la simple raison qu'il s'agit avant tout de la jeune clientèle sacrifiée COVID.
L' assurance emprunteur reste la bouée de secours pour trouver un avantage à forcer le destin. Une autre indication qui montre s'il le fallait que le marché ouvert aux ménages les plus à l'aise ( calibrés à 5 fois le SMIC au moins) ne suffit pas (les opérations dans cette couche sociale à fléchi de 10%) .
A priori , selon l'étude menée, la répercussion des recommandations ont fait mouche. Non seulement les ménages les plus fragiles ont déserté les établissements de crédit, mais les dossiers de crédit des ménages ne dépassant 3 fois le SMIC ont régressé d' un quart. Pour le reste de la population la baisse des opérations de crédit baisse en moyenne de 20%.
Alors que le marché de l'immobilier de bureaux et de commerce connait des incertitudes, face au télétravail et à la réorganisation des plateaux "open space", les banques et assureurs se placent sur le marché immobilier résidentiel.
Un signe positif toutefois pour l'immobilier social et intermédiaire, neuf, des logements en bloc, par immeuble entier. Serait ce le retour du balancier ? où le vent qui tourne .... enfin la girouette en montre la direction.
Notion de rentabilité remise en cause ? toujours est il que nous pouvons nous en réjouir !
En résumé, la COVID-19 n'est que le révélateur d'une crise, jugulée par les recommandations du HCSF, certes, mais crise quand même, qui prévient le risque de surendettement bien avant l'accroissement du chômage.
Sans COVID-19 aurions nous connu une épreuve de restriction du crédit immobilier? que l'on appelait en 1979 par son nom "encadrement du crédit".?
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